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Sécurité hydrique: L’avenir réside dans le dessalement de l’eau de mer

La situation hydrique en Tunisie demeure critique en raison de la sécheresse, du faible taux de remplissage des barrages et de la baisse du niveau des nappes phréatiques. De facto, le dessalement de l’eau de mer pour l’approvisionnement en eau potable est désormais l’une des solutions sur lesquelles le pays compte pour remédier à la crise de l’eau. Face à la gravité de la situation, La Tunisie n’a plus de temps à perdre. Elle réalise depuis des années des projets pour continuer d’assurer l’approvisionnement en eau potable à sa population.

La désalinisation de l’eau de mer est un secteur en pleine effervescence qui attire les investisseurs des quatre coins du globe et sur lequel la Tunisie mise, surtout dans une période où les réserves des barrages ont subi de plein fouet des années de sécheresse successives. La sécheresse qu’elle a connue sévit toujours sur les réserves hydriques et les rendements agricoles. Les ressources hydriques du pays ont baissé à cause des changements climatiques. Donc, nous devons avoir recours à d’autres sources non conventionnelles, à titre d’exemple le dessalement, la réutilisation des eaux usées…

Dans un contexte marqué par un déficit notable en matière de précipitations et une très forte pression sur les ressources hydriques à travers les régions du pays, le Président de la République a inauguré, récemment, à Gabès l’entrée en service de la station de dessalement d’eau de mer à Zarat : un projet qui étanchera la soif de 1,1 million de citoyens. Elle dispose d’une capacité de production quotidienne de 50.000 mètres cubes (m³). C’est le premier projet réalisé dans le cadre du programme de dessalement de l’eau de mer. Elle sera suivie de l’entrée en exploitation, fin juillet 2024, de la station de Sfax, tandis que celle de Sousse est actuellement en phase de construction.

La mise en œuvre du programme de dessalement de l’eau de mer, qui a accusé du retard depuis 2016, n’a effectivement démarré qu’en 2019. Ce programme vient à point nommé pour apporter des solutions au problème des coupures de l’eau potable dans plusieurs régions du pays.

Actuellement, la Tunisie exploite plusieurs stations de dessalement, dont celle des eaux de mer de Djerba, pour répondre à la demande croissante en eau potable. Des appels d’offres pour la construction de quatre autres stations à Tozeur, Kébili, Sidi Bouzid et Ben Guerdane seront lancés prochainement. Selon les experts, le dessalement de l’eau de mer est coûteux. Les infrastructures nécessaires pour transformer l’eau de mer en eau potable sont complexes et exigent des investissements substantiels, tant pour la construction que pour le fonctionnement à long terme. De plus, le dessalement nécessite une importante quantité d’énergie, ce qui aggrave encore ses coûts.

Vers 2030, après l’achèvement des grands projets de dessalement de l’eau de mer qui sont en cours de réalisation, à Sousse, Sfax, Mahdia, Kerkennah, etc., la capacité de dessalement du pays atteindra les 875.000 m3/j, dont 80 % proviennent de l’eau de mer. La part du dessalement dans l’approvisionnement en eau potable passera à 35% en 2030, contre 8,5% actuellement. Ce plan de dessalement de l’eau de mer intervient pour parer au stress hydrique qui se poursuit depuis au moins quatre ans déjà.

Face à la problématique de la baisse des ressources hydriques, induite notamment par les effets du réchauffement climatique, l’avenir réside dans le dessalement de l’eau de mer et l’énergie solaire. Sur le court et moyen terme, la stratégie de l’eau qui a commencé à se dessiner à travers la mise en place de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer doit impérativement renforcer l’alimentation en eau de plusieurs gouvernorats, notamment dans un contexte où aucune région n’est épargnée par une crise d’eau de grande ampleur.

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